Doudounes et vestes d’alpinisme : test en conditions

Deux alpinistes français en expédition pour tester la gamme montagne Pyrenex

La montagne fait partie intégrante de l’ADN Pyrenex. Soucieux d’offrir les vêtements techniques les plus performants pour affronter les sommets enneigés, nous travaillons saison après saison avec certains des meilleurs alpinistes français, devenus au fil des ans de véritables conseillers techniques.

Parmis eux, deux athlètes français, Yann Borgnet et Lara Amoros, sont partis en Géorgie puis au Chili pour braver les plus hauts sommets en vue d’atteindre des températures et tester en conditions réelles les produits de la gamme montagne Pyrenex, en particuliers nos doudounes légères et nos doudounes d’alpinisme.

Tout au long du processus de développement de cette collection montagne, nos athlètes ont participé à l’amélioration de chaque produit. Ainsi, grâce aux tests qu’ils ont effectués et à leurs retours, ils ont confirmé la technicité et la fiabilité de nos doudounes de montagne. Lors de ces deux expéditions, ils ont porté des doudounes très chaudes et résistantes telles que la Chinook XP, la Hudson XP, la Meije XP ainsi que des doudounes plus légères de montagne, telles que la Bruce et la Masha. Lara et Yann sont aussi partis équipés de sacs de couchage chauds garnis de duvet et plumes de canard français, tels que le Népal 1700 et Ladakh 1600.

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chili pulka expidition

Lara Amoros nous raconte :

« Fin juillet, au beau milieu de l’été, nous partons affronter l’hiver austral ! Direction, l’hémisphère sud, la Cordillère des Andes, le Chili… Dans nos bagages : des très grosses doudounes de montagne Pyrenex, des crampons et des piolets, afin d’affronter de très basses températures et de s’amuser sur l’eau gelée qui dégouline des hauts sommets.

Depuis Santiago, nous filons en quelques heures vers le Cajon de Maïpo où différents sommets culminent à plus de 6000 mètres. Nous avons jeté notre dévolu sur l’un d’entre eux. Le 6000 le plus austral du monde : le volcan Marmolejo, 6108m.

Skis aux pieds et doudounes chaudes sur le dos, il nous faudra deux jours de marche pour rejoindre le pied de la montagne. Nous partons pour une semaine d’autonomie en nourriture, avec de quoi bivouaquer par -30 degrés et de quoi grimper. Les sacs sont bien lourds et nous tirons une pulka avec tout le chargement ne rentrant pas dans nos sacs à dos. Peu à peu, la face Ouest se dévoile : rocher rouge, noir, blanc, gris et parfois même oranger parsemé de quelques lignes de glace bleutée. C’est magnifique !

chaine de montagne chili neige

Nous installons ce qui sera notre maison pour les prochains jours, un camp de base sur un ilot de terre et d’herbe au milieu d’un océan de neige. En toute fin de journée, lorsque la face passe très brièvement au soleil, deux surprises de tailles nous attendent. Deux grandes cascades de glace sortent de l’ombre. Mais la plus grosse des surprises, c’est sans aucun doute leur couleur, grise et presque noire parfois… Voilà pourquoi nous n’avions pas pu les apercevoir lorsqu’elles n’étaient pas éclairées par le soleil. Sans doute, s’agit-il de glace fossile où les cendres du volcan se seraient mêlées à la glace lors de sa formation.

L’objectif sportif du voyage est alors tout trouvé ! Situées entre 4000 et 5000 mètres d’altitude, ces cascades sont hautes de quelques centaines de mètres, elles sont raides voir même parfois carrément renversantes, elles ont la couleur d’une glace aux Oréos et, cerise sur le gâteau, elles n’ont à priori jamais été gravies.

cascade de glace

A l’ombre, à ces altitudes et en plein hiver, le thermomètre descend très bas. Sans compter que l’activité n’est pas très dynamique et qu’à l’assurage, on peut rester de très longues minutes inactives. Bien emmitouflés dans nos doudounes chaudes garnie de duvet Pyrenex, nous passons deux belles journées bien fraîches à gravir ces incroyables murs verticaux et déversant.

On nommera l’une des cascades, « couleur café », une chanson qui réchauffe les garçons rien qu’à y penser ! Pour la seconde, ce sera un clin d’œil à notre pyrénéiste préféré, Louis Audoubert, qui fut le 1er conseiller technique de Pyrenex lors des années 1970. Il a pu tester les premières doudounes d’alpinisme Pyrenex sur un grand nombre d’ascensions, comme l’Everest, Manaslu, Yosemite, l’Oisans dans les Alpes, le Kilimandjaro, le massif du Mont-Blanc, le Hoggar ou encore l’Atlas. »

expedition chili alpinisme

Yann Borgnet nous raconte avec nostalgie son expédition en Géorgie, parti tester en conditions réelles plusieurs doudounes chaudes comme la Hudson XP et la Bruce, accompagné de Lara Amoros qui était équipée de la Meije XP et de la Masha

« J'avais déjà visité la Géorgie en 2014. Le pays s'ouvrait doucement au tourisme. A l’été 2019, nous avions repéré un sommet de loin, que nous avions projeté de gravir.

Lorsque l’équipe Pyrenex nous a proposé de partir tester leur nouvelle gamme de doudounes pour la montagne dans des conditions de températures glaciales, nous avons d’abord réfléchis à une traversée au long court dans les Alpes. Mais l'envie de voyager dans une autre culture et au cœur de massifs dans lesquels je ne passe pas déjà la moitié de l'année m'a conduit à leur proposer la Géorgie et ses immenses montagnes de la chaîne du Caucase. Ils ont tout de suite été enchantés par le projet. Et immédiatement, j'ai repensé à ce sommet à l'ascension inachevée. Je me suis replongé dans les cartes et les images satellites pour le retrouver. Le Totakvirmi.

Je me souviens précisément de son nom. Une élégante pyramide. Aucun topo. Aucune information sur d'éventuelles ascensions antérieures. Je n'avais pas envie d'organiser une expédition classique, uniquement orientée vers l'ascension d'un seul sommet. Non, je voulais parcourir la montagne, la traverser en traçant une ligne itinérante. Ce matin-là, lourdement chargés et bien équipés avec nos doudounes d’alpinismes Pyrenex, nous traversons le pont de la rivière Tsaneri, dernière œuvre humaine de notre parcours des six prochains jours. La forêt laisse place à de timides alpages, que nous quittons rapidement pour un univers minéral. Nous installons notre premier bivouac non loin de la langue terminale du glacier. Nous laissons la première vallée sur la droite, empruntons la seconde, pour bifurquer presque immédiatement ensuite dans une troisième. Nous atteignons son point haut et décidons de planter notre tente au niveau d’un petit col. À l’Ouest, une belle arête neigeuse, cornichée et dentelée rallie ce fameux Totakvirmi. Elle semble faisable, et son parcours me paraît très esthétique !

corniche de glace

L’aube nous tire de la tente. L’arête est déjà éclairée de premières lueurs. Nous sommes en retard, le décalage horaire nous a joué des tours… Sans tarder, nous rejoignons l’attaque de la voie. Un doute subsiste encore, la descente n’apparaît pas évidente. Depuis hier, j’imagine les possibilités en traçant des lignes, mais aucune option ne me satisfait. La question de la descente pèse davantage à mesure que nous progressons. Nous sommes au sommet avec le crépuscule. L’inconnu m’attire, et nous posons un premier rappel. La descente est longue et pleine d'inconnues. Il est minuit passé quand nous nous effondrons dans nos duvets chauds Pyrenex. Heureusement que nous les avons, ils nous réconfortent bien après cette dure journée !

bivouac pyrenex duvet

Cela fait 3 jours que nous sommes partis de la vallée, et il nous reste encore 3 jours de nourriture. En examinant à nouveau les cartes et les images satellites, le tour du Bashaltau, une belle pyramide qui se dresse devant nous, nous paraît être une belle option. Nous repartons donc en traversant un vaste plateau glaciaire. L’indétermination de notre errance sur les hauts plateaux glaciaires caucasiens nous porte bientôt sur un petit îlot de rocs et de terre, perdu au milieu des glaciers. Nous n’avons rien fait aujourd’hui, parcouru une distance ridicule, mais qu’importe. Ce soir, nous dormons en Russie. Acte anecdotique car la ligne de frontière est à quelques encablures. Notre tente est posée sur un promontoire ouvrant sur un panorama qui laisse rêveur. Nous avons repéré une voie d’ascension inspirante pour le lendemain : la face Est du Mestiatau. Elle n’était pas prévue, mais elle nous a sauté aux yeux ! Il s’agit d’un couloir de neige, prolongé d’une belle arête. Nous ne sommes plus là pour la difficulté de la voie, mais seulement pour l’esthétique de la ligne horizontale et la vue qui s’offrira à nous sur ce « tout juste 4000m ».

Encore à l’ombre, le couloir est vite remonté. Nous nous élevons enfin sur la cime, avec l’impérieux désir que le temps puisse rester suspendu, que dure encore ce silence. Nous descendons les premières centaines de mètres sur un vaste glacier. La neige est encore dure et le cheminement libre. Nul besoin de se concentrer, l’esprit peut divaguer, s’imprégnant de cette ambiance si particulière : le silence toujours, les lumières douces du soir, ces montagnes immenses, les glaciers. Ces glaciers, gras et joufflus en haut, mourant en dessous de leur ligne d’équilibre. Nous garderons cette image finale : la langue glaciaire terminale, s’écroulant régulièrement, et laissant place à un chaos. Un chaos qu’il nous a fallu traverser. »

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